Nouvelle tentative. Lillie promène son regard sur la route qui lui barre le chemin jusqu’au magasin ou elle est censée ramener un peu de nourriture. Ca fait déjà trois fois qu’elle tente de s’avancer, mais à chaque fois une voiture surgit de nul part, ou alors des gens arrivent en discutant… Elle savait bien qu’il fallait y aller pendant la journée ! Elle leur avait dit, aux autres humains, que le soir c’était trop risqué ! Mais la, ça faisait bien une heure que le magasin était fermé. Alors pourquoi est-ce qu’elle n’y arrivait toujours pas ? C’est la première fois que ses « amis » la laissait partir pour une mission de ce genre… Et elle avait du mal à rassembler son courage. La jeune femme prit une grande inspiration… Puis elle se releva de derrière le bosquet d’ou elle était planquée. Personne en vue… Elle traversa la route rapidement, jusqu’à atteindre la porte d’entré du magasin. Elle devait faire vite. Elle sortie un petit bout de métal très fin de la poche de son jean et commença à crocheter la serrure qui céda assez rapidement à son plus grand soulagement. Elle entra donc en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle mais n’alluma aucune lumière pour ne pas attirer l’attention. Elle avança silencieusement, son groupe de « rebelles » ayant déjà vérifié qu’aucune caméra n’était accrochée quelque part, et elle se dirigea vers un premier rayon. Lillie attrapa son sac à dos qu’elle ouvrit et elle commença à vider les rayons du magasins, mettant tout ce qu’elle pouvait. Elle prima les boites de conserve, viandes séchés, fruits, etc… De tout ce qui se pourrissait le moins vite, puis elle prit la peine de prendre quelques douceurs, fermant de justesse la fermeture éclaire de son sac. Elle en mit même un bon nombre dans ses poches, jusqu’à ce que ça coince. C’est bon… Elle avait le tout.

En quelques secondes elle était dehors. Petit coup d’œil rapide pour voir si personne ne l’avait repéré et elle repassa de l’autre côté de la route. La forêt qui longeait celle-ci était tout simplement magnifique. Pas pour son aspect, non. Mais pour sa densité et sa qualité de camouflage. En plus, avec l’odeur des insectes, des animaux et des plantes, celle des humains était à peu prêt camouflée. Dommage qu’elle ne puisse revenir ici, car c’était le coin le plus pratique qu’elle avait vu jusqu’alors. Mais c’était trop risqué de remettre les pieds la dedans… Qui sait ? Peut-être que demain des caméras seraient installées, que des gardiens surveilleraient les entrées ? La jeune femme courait maintenant… Elle n’était poursuivie par personne, mais la peur qui lui tenait fermement le ventre la forçait à courir. Elle n’y pouvait rien, c’était plus fort qu’elle… Et puis, elle était confinée dans une planque à longueur de soirée ! Alors quand elle pouvait se défouler, elle le faisait. Les cheveux flottant dans son dos, le vent lui caressant le visage, le fait de devoir sauter pour passer par-dessus des troncs écroulés ou des fossés… Elle adorait ça. Et elle le faisait souvent avant que tout ne dégénère ! Mais stop. Il ne faut pas penser au passé, sinon c’est facile de craquer.

D’ailleurs en parlant de craquement… Un bruit de branche morte la fit sursauter. Elle s’arrêta net, son cœur battant plus vite que jamais. Son souffle se faisait très discret malgré le besoin énorme de respirer, et ses yeux passaient dans tous les recoins rapidement. Finalement, elle vit un bosquet remuer… Lillie recula doucement… Et alors qu’un chat noir sortait de sa cachette en remuant la queue, la jeune femme laissa échapper un long soupire de soulagement.

Espèce de chat débile ! Tu m’as foutu les jetons ! Râla-t-elle.

Le chat approcha doucement, miaulant d’une petite voix. Il avait l’air affamé… Lillie soupira, non contente d’avoir un petit contretemps, mais elle s’abaissa pour fouiller dans son sac. Elle en sortie un pot de sardine qu’elle décapsula et tendit doucement au chat, lequel se jeta dessus avec acharnement… Le pauvre. Il n’avait pas du manger depuis des jours… Mais bon. On n’avait pas le temps de perdre son temps ! La jeune femme referma rapidement son sac, observa une dernière fois le chat se régaler de sa boîte de sardine, et elle reprit sa course, jusqu’à sortir de la foret.

Oh… Problème. La voiture ou étaient censés attendre les gens de son groupe était toujours la, mais elle était vide. Ou étaient-ils donc passé ? Lillie s’approcha doucement, déposant le sac dans le coffre ouvert et se tourna vers la foret. Elle les aurait vu si ils étaient passé par la… La jeune femme sentie un long frisson de frayeur lui parcourir le dos. Elle commença à contourner la voiture, quand son pied tapa dans quelque chose. Elle abaissa les yeux et ne put retenir un cris de terreur. C’était une main ! Et au bout de la main il y avait le corps blanc et vidés de sang de William ! Plus loin, Coralie et Natasha étaient toutes les deux nues, mortes égorgées, et au volant Lucas n’avait tout simplement plus le visage reconnaissable. C’était une horreur pur… Lillie posa ses mains sur sa bouche d’un air de dégoût, sur le point de vomir, mais une voix la fit sursauter.

« Hé… On en a oublié une ! »

Lillie se retourna d’un bond, voyant un vampire approcher. Elle devint livide… Qu’allaient-ils lui faire ?! Elle recula jusqu’à se retrouver contre une portière de la voiture, ce qui lui procura comme un déclic. Elle détala comme un lapin mais des bras fermes la serrèrent fortement contre un corps musclé. Nouveau cris de frayeur… Des ricanements provenaient d’un peu partout autour d’elle, elle ne savait même plus ou donner de la tête.

« Oh… Calmez-vous les gars. Celle-là on va la ramener au centre de dressage. Elle est jolie, elle a l’air en bonne santé… Ca serait dommage de l’abîmer, pour le moment. »

Le sang de Lillie bouillonnait dans ses veines… Ils avaient tué ses compagnons et maintenant ils voulaient l’embarquer ? Hors de question ! Elle n’était pas un casse-croûte à cadavre. Elle tenta de se débattre, ne pouvant s’empêcher de les insulter.

Bande d’enfoirés ! Retournez-donc vous faire bouffer par les verres de terre dans vos tombes ! Railla-t-elle en écrasant le pied du vampire qui la tenait.

Il lâcha un petit grognement et la plus rien. Elle sentie seulement quelque chose de lourd s’abattre sur son crâne… Et elle s’écroula. Du moins elle aurait du s’écrouler si elle n’avait pas été retenue par son bourreau.

Elle se réveillait quelques heures plus tard avec l’impression qu’on lui avait démoli le crâne. Elle était dans une sorte de chambre piteuse, avec seulement un lit et une fenêtre avec des barreaux, comme si elle était en prison. Elle tenta de se relever mais plaqua vivement sa main sur son front en gémissement. Elle se recoucha et attendit quelques minutes avant de s’asseoir doucement… La suite, elle est simple. On lui a vaguement expliqué ce qu’elle faisait la, à quoi elle allait servir et comment on allait la « dresser ». Et ça, ça ne plaît pas du tout à Lillie ! Il est hors de question qu’elle servie qui que ce soit, qu’elle serve de garde mangé à des morts, et qu’on la prive de sa liberté ! Gare à celui qui serait son… « maître ».