Quelle désolation, à chaque fois que le soleil tombait sur notre monde dévasté je ne pouvais que ressentir un pincement au coeur. Tout ce que nous avions connu de beau et de pure avait disparu, notre monde était devenu notre enfer. Difficile pour une personne comme moi d'être nostalgique, je n'avais jamais connu notre monde avant cette apocalypse, je ne connaissais que la guerre, la tristesse et la désolation, du moins aussi loin que mes souvenirs remontaient. Ici il n'y avait pas de place pour les sentiments, du jour au lendemain, tout pouvait basculer et nous devions vivre avec cette épée de damoclès au dessus de la tête. vivre au jour le jour, ne s'attacher à personne, considérer chaque personne comme un traître éventuel, parfois je me disais que cette vie n'en valait pas la peine, pourquoi se battre pour une cause perdue? Jamais nous ne retrouverions notre liberté, la race humain serait conduite à l'extinction par les vampires que nous le voulions ou non. Solitaire, j'évitais de m'approcher des autres résistants, généralement je restais à distance, et rare étaient les personnes à qui je faisais confiance, la traîtrise était bien trop monnaie courante de nos jours. Bien sûr pour ne pas devenir complétement folle, je gardais des contacts avec mes congénères, mais surtout le jour, pour échanger des armes, des renseignements, de la nourriture parfois.

Je poussais un soupire tout en repoussant ma chevelure, tout en regardant le soleil disparaitre derrière une colline, il était temps de rejoindre mon chez moi, rien de bien confortable, juste un coin installé dans les égouts, à l'abri des regards indiscrets et introuvable pour quelqu'un qui ne connaissait pas parfaitement le réseau d'égout de la ville. Ce labyrinthe m'assurait une sécurité relative que je préservais, m'assurant chaque jour de ne pas être suivit, l'instinct de survis avait prit le dessus sur tout le reste, l'amour, l'affection, la bienveillance, il fallait tuer ou être tuer, il n'y avait pas de demi-mesure. Il fallait penser au bien du groupe et non pas d'une seule personne. Essayant de me vider l'esprit de toutes ces pensées noires, je me mis à chantonner sur le chemin, mon arme au point. C'était un peu mon objet fétiche, dont je ne me séparais jamais, il faut dire que la paranoïa nous guettait, je dormais armée, prête à agir au moindre bruit suspect. Il y avait des mois que je n'avais pas passé une bonne nuit, l'inquiétude était toujours trop présente.

Même une fois arrivée au sein de ce qui me servait de foyer, difficile de s'y sentir bien, il fallait dire que ce n'était pas le grand luxe, mais de toute façon il fallait tout pouvoir abandonner en quelques secondes sans le moindre regret, inutile de risquer sa vie pour des biens matériels. Je finis par me laisser tomber sur mon lit, profitant de ce moment de calme pour retirer mes rangers qui me faisaient souffrir, quelques minutes de tranquilité, puis la nuit viendrait accompagnée par son lot d'inquiétude. Bienvenue dans mon enfer.